Parfois la mer est calme et la barre se laisse gentiment manoeuvrer... Le navire frise les vaguelettes en fines gerbes d'embruns et tout l'équipage se sent le coeur porté par une brise qui sussure le nom de Buenos Aires, ville de tous nos rêves !
Mais la mer est une belle femme imprévisible, et sujette à des humeurs changeantes... Nous essuyâmes quelques grains, et barrer devenait un effort surhumain. Notez tout de même le vieux capitaine à l'arrière plan qui réduit tranquillement les machines, nullement incommodé par la gîte frénétique de notre pauvre navire ! En mer comme en toute chose, l'expérience parle en maître.
Pendant ce temps, l'orchestre joue solenellement la Marseillaise, et même les vieux loups de mer ont la larme à l'oeil en entendant les accents de la douce Patrie, si loin maintenant... L'instant est on ne peut plus émouvant.
Le capitaine décide alors de monter une mission d'exploration. Avide d'aventure, je me porte immédiatement volontaire. Destination : la place de Mayo où nous faisons flotter la bannière orange de fort bon goût de notre armateur Dudu, que nous saluons au passage.
Il est temps de regagner la sécurité du navire, les marins sont nerveux...
L'humain est la première richesse que transporte le navire (Manuel du Parfait Petit Manageur en Eaux Douces), il s'agit donc de veiller à ce que le moral soit bon. Après les risques pris et les émotions de cette journée d'exploration, une permission de sortie à terre nous est accordée ! Ce n'est pas volé ! L'équipage se retrouve enfine entre homme à la taverne du port. La vie en communauté à bord dans un espace réduit crée des liens entre les hommes, pudiques, ceux-ci n'en laissent rien paraître avant la 15e bière.
...et ces scènes de liesse et de franche camaraderie dépeignent parfaitement le courage et la volonté épique de ceux qui bravent les océans au péril de leur vie.