vendredi 28 mai 2010

capillarité radicale

Un bête accident de tondeuse et l'occasion de faire un avant/après...

Avant :



Après :
Frais pour l'été !

samedi 15 mai 2010

les falaises de Buenos Aires

Enhardi par cette expérience réussie de survie en milieu hostile (lors d'une exploration du delta du Rio Parana dans l'épisode précédent, je suis entré en contact avec une araignée qui nous a semblé très grosse, ou alors c'est qu'elle était très près, n'empêche) je me joignis à un groupe de grimpeurs qui allaient tâter du cailloux sur le site d'escalade le plus proche de Buenos Aires. À 4h de bagnole, une paille !



Sur la route, plate, qui traverse la pampa, plate, on double des voitures de collection :

Et là, surprise, je me retrouve dans la même sierra où j'avais échoué, par erreur me semblait il, il y a 4 ans. Et bien non. ces 20 voies de 10 mètres sont bien LE spot de grimpe de la région. Non, en effet, pas vraiment un pays pour les mordus de dénivelé, je vous le confirme. Même le fond de la mer pourtant proche est en pente douce ! Une Belgique grande comme la France et sans les moules frites ni le chocolat ! Mais brisons là ces critiques sans objet puisque ces quelques mètres de caillou, m'ont laissé un fort bon souvenir.


Voici la légère dénivellation qui abritera nos ébats digitaux.

Et en effet, inséré dans ce petit groupe de jeunes gens forts sympathiques, j'ai retrouvé les joies de l'abrasion totale des empreintes digitales, des bas de voies trop exigus où tout le monde se marche dessus, des charges douloureuses sur réglettes infâââââmes, et plus important de la bière d'après effort et du gros BARBECUE qui va avec ! Cette nuit là, quand je me suis vaguement traîné à mon duvet, j'ai pas pu m'endormir avant quelques heures, le temps de digérer un peu les 4 steaks qui luttaient pour leur espace vital dans mon estomac.


Le lendemain matin, les protagonistes, encore sous le coup de la bombance de la veille, ne s'approche qu'avec respect et tremblements du barbecue idolâtre...

Après les croissants + maté du lendemain, on ramène les consignes à l'épicerie du pueblo. Avec les thunes récupérées, on a pu se payer l'essence du retour à la capitale ! Pourtant l'essence, est pas spécialement bon marché ici, c'est vous dire le nombre de consignes... On était 14 grimpeurs/euses quand même !


Donc dimanche : fin de polissage des doigts, d'empoussiérage des vêtements, de griffures dans les ronces du sentier d'accès,mais surtout et aussi quelques belles lignes ardues qui se laissent gravir après quelque résistance et qui redonnent le moral !


Agustin aux prises avec un surplomb particulièrement arrogant suivi d'un réta lisse qu'il arrivera malgré tout à réduire. Le secret : sortir les fesses par tous les moyens, technique dite de la limace.


Retour quasi gratoche (vous avez suivi l'histoire des consignes) et pour la consommation de l'équipage, quelques litres de maté bien serrés : il fallait finir ensemble le paquet commencé ensemble, histoire d'éviter tout favoritisme. C'est donc en tremblant de matéine que je suis rentré à la maison. Pas pu dormir avant 4h du mat' tellement l'air pur de la sierra m'avait requinqué ! Ou seraient-ce les douze litres de maté ?


En bonus rien que pour vous, la citroën C3 Mammuth, édition limitée, avec son petit coinceur accroché au rétro. En cas d'urgence, brisez la glace.

Plus de photos et du texte pour ceux qui lisent l'espagnol :

http://duralavidadelescalador.blogspot.com/


mercredi 5 mai 2010

ces p'tits week-end en dehors de la ville

L'enfermement au milieu de supermetropolis. Un fleuve sale charriant des flots d'alluvions troubles à l'est. Et 100 km de ville surpeuplée par 17 millions d'habitants dans toutes les autres directions.

Des conditions qui entraînent une certaine sensation de concentration anormale d'activités, de bordel et de métal.


Un train de banlieue et 2h de bateau mouche plus tard me voilà sur l'arroyo la horca (traduction rassurante : rivière de la pendue, ah d'accord...)


C'est un petit bosquet tout vert et tout autour coule une rivière, verte elle aussi. (Dormeur du val, Rimbaud, adaptation hyperlibre)

Une tente, un feu de bois pour réchauffer des lentilles, la fumée qui pique les yeux et hop dépaysement réussi. Une nuit fraîche dans un silence inhabituel. Le lendemain, comme le delta est une jungle assez inextricable où les sentiers se perdent après 500m, je me lance dans la sculpture de branches pour passer le temps.


Une sorte de tête d'âne apparaît entre mes doigts. Au moment ou je me prends pour Rodin, le gérant du camping vient me féliciter pour ma tête d'Anubis. Damned, raté !



Et pendant ce temps, dans les nuages, le soleil dessine des clairs obscurs de nature à reposer la question du rôle de l'humain dans l'art. Peut-être un simple spectateur essayant de plagier laborieusement la nature...

Je décide donc de rentrer à la civilisation, où la nature ne vous file pas des complexes et où les critiques d'art primitif ont les yeux en face des trous. Finalement on peut sortir de cette ville et même avoir envie d'y rentrer.