vendredi 18 décembre 2009

Cartes postales de Buenos Aires

On va pas construire grand chose d'épique ce soir. Il fait 35 degrés, la saison ne s'y prête pas. Sans compter que je me suis levé à 6h ce matin pour servir le petit déjeuner des gamins en visite à Buenos Aires qui dorment à l'auberge. C'est une partie de mon nouveau boulot assez fun. Je ressens maintenant à 23h les effets de la partie un peu moins fun : je suis bien claqué.
Mais bon, ne comptez pas pour autant vous soustraire à votre ration d'image de Buenos Aires, non Monsieur ! Au menu : courte promenade dans le riche quartier des ambassade et des monuments, La Recoleta.

Bouh !
Et voilà Pirlo ! Le petit monstre cousu par Fédé, le copain de Pascal qui m'héberge dans son salon. Il a été pendu (Pirlo pas Pascal) au dessus du bar du centre culturel où il bosse (Pascal pas Pirlo). Une vaine tentative d'initmidation des amateurs de boisson alcoolisées qui reviennent pour demander un 7eme Fernet-Coca. Oui oui, il s'agit bien du Fernet Branca de Carmen Cru mélangé avec du Coca ! On croit rêver.

LE Fernet-Branca original


Et le Fernet-coca. Très très typique (surtout à Cordoba où il est pratiquement impossible de boire autre chose, mais aussi disponible partout à Buenos Aires parce que c'est la capitale quand même). Très très très spécial... Un peu comme du coca dans un jus de persil à l'eau des étangs. Mais beaucoup plus agréable au bout du 3 ou 4ème verre. Une fois la surprise passée quoi.

Laissons là ces enfantillages et passons maintenant à la courte visite de Recoleta, ne traînons pas messieurs-dames.

Recoleta Pile.
Une cour intérieure dans le très chic quartier de la Recoleta. Dans ce qu'on nomme ici Estilo Francés (traduction inutile, vous êtes tous bilingues).

Recoleta Face.
Le double visage de Buenos Aires. Classe, mais un peu creux derrière les apparences du luxe. La fausse façade de gauche avec le toit terrasse révèle un vide angoissant. Un peu comme un joli chapeau sur le crâne de Geneviève de Fontenay .



La tour des Anglais, sous un ciel qui ne l'est pas moins (la prochaine fois, promis, je me moque des Asturies) plantée au beau milieu de l'ex-plaza Inglaterra.

Les immigrants Anglais ont offert cette tour à l'Argentine au début du 20e siècle en remerciement du chaleureux accueil qui leur a été réservé. Un peu plus tard en 1982, suite à un petit différend avec Margaret Tatcher, suivi d'une passe d'arme bien inégale dans l'atlantique sud, les Argentins se font gentiment tabasser sur les Iles Malouines par les corps expéditionnaires de Sa Gracieuse Majesté. Et curieusement, la place est vandalisée puis renommée : Plaza de las Malvinas. Les Argentins continuent aujourd'hui de disputer aux Anglais la souverainenté sur les Falklands (c'est le nom Anglais des Malouines qui, il faut le dire, doivent leur nom à la ville d'origine des Français qui les ont découverts en tout premier. A moins que ce soit des Bretons ?) Les Anglais ne sont pas trop inquiets pour la suite des évènements, merci pour eux.

Pour booster un peu le nombre de connexions/jour, voici une pause un peu plus alanguie d'un mannequin en uniforme sur les marches de l'imposante fac de Droit de l'Université de Buenos Aires qui trône en bas du quartier de Recoleta. Possibilité d'arrangements de communication téléphonique rose. Comment notre vaillant marin a-t-il bien pu en arriver là ?

Le suspens devrait maintenant être suffisament insoutenable pour que vous reveniez convulsivement lire ces pages de n'importe quoi.

A suivre...

mercredi 16 décembre 2009

L'aventure continue

Mes chers petits, si vous pensiez passer à côté, eh bien c'est raté ! Il me reste encore quelques caisses de diapos en réserve et je vais pas vous les épargner.

Or donc l'exploration du sous-continent sud américain continue (tous ceux qui n'attendaient pas une remarque déplacée sur le sous-continent et son niveau de développement peuvent passer directement aux photos).


Et c'est parti ! Profitant d'un temps clément pour la saison (et pour nos références bretonnes), nos marins village people peuvent enfin sortir les pantalons pates d'eph' pour partir en exploration. Ça fera des excellentes photos d'époque que nos enfants nous ressortiront goguenards dans 20 ans, les petits effrontés !

Dans une ambiance d'after fin du monde, la végétation reprend peu à peu ses droits sur les gravats extraits de la construction de l'autoroute lors de la dernière dictature (1976-1983). Aubaine pour la ville de Buenos Aires qui a décrêté l'endroit "réserve écologique" à tout hasard. Au fond, tels de terribles tyranosaures de métal, les flêches d'aciers des grues du port de commerce, meuvent inlassablement des quantités de soja transgénique artisanal précolombien dans un sens, et à peu près tout ce qui sert à manger, à se vêtir et à vivre dans l'autre. Un bien bel exemple de répartition de la production selon les critères équilibrés du commerce mondial (et accessoirement de propagande anti-mondialisation).

Un peu d'action à travers la réserve écologique ! En méprisant les moustiques au péril de ma santé mentale lorsque je me gratterai le soir même, je débouche d'un maquis écologique profond pour découvrir ce qui suit. (oui, les immeubles que l'on peut apercevoir derrière sont bien des vestiges écologiques pré-post modernes. Si on vous le dit !)



Et hop ! Au coeur d'une nature sauvage idyllique et préservée se dresse une roseraie sauvage écologique entourée de majestueuses tours écologiques, avec des poubelles écologiques, faisant une transition potable entre la réserve écologique (là ça commence à faire beaucoup) et l'Histoire portuaire de la ville de Buenos Aires. En effet la municipalité a décidé de rénover ces vieux entrepôts, vaillants témoins de l'époque révolue où tous les biens de consommation arrivaient en Argentine par la mer, en échange de tonnes de blés, viandes et maïs. C'était le bon temps !

Et comme il n'aura échappé à personne que le soleil se couche, nous rentrons vaillament par la place de Mayo, d'où l'on peut apprécier l'intérêt d'habiter au dernier étage d'une de ces vaillantes sentinelles du luxe tendance nouveau-riche.


Heureusement, le soleil se couche aussi sur des quartiers moins controversés et plus historiques.

Et la mégalopole de 13 millions d'habitants n'a plus rien de pré-colombien.

mardi 8 décembre 2009

Un objet precolombien bien pratique

Dimanche, un ami de la fac d'ingéniérie avec qui j'ai rendu pas mal de TD il y a 4 ans de ça, m'a convié à un asado familial à Lujan, petite bourgade tranquille de 600 000 habitants à 60 bornes de Buenos Aires. C'est impressionnant de penser qu'une petite bourgade équivaut ici à 600 000 habitants (ce qui ne fait jamais que 3 fois la population rennaise), mais non dénué de logique : bienvenue à Gran Buenos Aires, Mégalopole qui regroupe 13 millions des 30 millions d'argentins ! Et en effet à cette échelle, 600 000 habitants c'est juste uen fourmillière de plus dans la Mégalopole.

Après ce bref intermède étonnement de bon aloi, nous eûmes un bon repas plantureux où le vacio tendre et juteux dansait en farandole avec le bife, qui lui même donnait la main au chorizos, jusqu'à ce que tout le monde se renverse en arrière sur sa chaise avec un soupir de soulagement. Question verdure, je n'ai pas été déçu du tout. J'ai pu m'hasarder vers une nouveauté culinaire des plus intrigante telle que la salade oranges-oignons crus ! Une très bonne surprise, les oignons émincés très fins se marient très bien avec le sucré de l'orange. Prenez le risque !

Et grâce à cette introduction innocente, je peux enfin justifier la présentation du pèle orange précolombien dont l'utilisation enfantine et la pratiquité m'ont scotché (et tari le vocabulaire par la même occasion).


Voici un pèle orange précolombien utilisé dans les contrées étranges où je me trouve dans le besoin de peler une orange. Les fâcheux trouveront amusant de lire Tupperware sur le manche, alors qu'il s'agit évidément d'un défaut de fabrication artisanale.


On attrape donc l'engin d'une main ferme et décidée et sans s'apitoyer, on plante l'orange avec le bout recourbé de l'engin. Et on trace avec les méridiens à la surface de cette petite planète orange.

On retourne alors l'engin pré-aztèque et on va insérer le côté plat sous l'écorce pré-maya de l'orange et ainsi, sous vos yeux ébahis, la peler quartier par quartier !

Comme ceci regardez bien l'élégance du geste.


La facilité de l'action force l'admiration et peut entraîner ce genre de sourire forcé. Ce petit inconvénient ne subsite pas longtemps, une bonne giclée de jus d'orange dans l'oeil saura nous faire retrouver tout le solenel de la situation, quasi archéologique rappelons-le !

Des animaux de la forêt, pré-colombiens eux aussi, sont attirés par cette étrange activité !

Et voilà ! Merci le pèle orange pré- Inca ! Mais c'est pas tout ça, c'est que ça commence à faire long et l'équipage est affamé !

Hélas, sur le modèle précolombien le lavage-rangeage-jetage automatique est en option, ce qui demande à l'utilisateur novice un peu de patience. Mais ce petit défaut, permet de récupérer les écorces pour faire tout un tas de bricolages trrrrès jolis et trrrrès utiles qui prendront la poussière sur vos étagères pendant trrrrès longtemps .

les rasoirs sauvages

A la recherche d'un look spécial.
Ou sinon si je trouve pas de boulot, je peux toujours faire n'importe quoi pour de l'argent...

En effet.