Fuyant Valparaiso et ses créatures plumesques, nous mettons le cap á l'est. Un passage de frontière, 200 bornes de stop et une nuit de bus plus tard, nous revoici à Cordoba en Argentine. Le temps de saluer les amis et d'allége rencore un peu les sacs, et nous repartons plein gaz vers le nord pour 22h de bus qui nous offre l'incroyable chance de faire une queue de 5 minutes pour faire tamponner nos passeports à la douane aregntine et l'inattendue surprise de faire 2 h de queue afin d'effectuer la même formalité côté bolivien. Pas de logique, surtout ne pas chercher à comprendre. De toute façon, on a le journal pour s'occuper.
Puis encore 12h d'escale à dormir sur les bancs du terminal de Yacubia (Bolivie), et encore 12h de bus pour arriver à Santa Cruz de la Sierra, Bolivie.
Santa cruz de la Sierra... comment pourrait-on la décrire ?
En fait on pourrait bien s'en passer, car cette ville moderne et parcourue par des grs 4x4 Ford, capitale de la plus riche province petrolière et agricole de Bolivie, ressemble plus à un petit Los Angels California, qu'à l'image poncho, condor pasa et flûte de pan qu'on se fait de la Bolivie. Bref rien de bien incroyable dans cette ville à part peut-être sa cathédrale en brique rouge qui sert d'arrière plan pour les shootings de mode avec les mannequins du coin (mais qui est fermée les jours fériés quand on fait l'effort de vouloir la visiter).

On notera tout de même la savante confrontation de l'antique et du moderne dans l'éxécution des audacieuses oeuvres architecturales des beaux quartiers :
Une utilisation intelligente du balsa de récup des maquettes permet aux architectes Boliviens de faire de grosses économies d'échelle sur les échafaudages. À la question de la sécurité des ouvriers, nous opposons que dans ces pays où 100% de la population est constituée d'émigrés boliviens, les normes risquant d'améliorer les conditions de travail d'une main d'oeuvre très très bon marché sont tout simplement proscrites. Oui car sinon cette main d'oeuvre risquerait de se sentir bien chez elle et l'Argentine et le Chili n'auraient plus accès à leur part de main d'oeuvre très très bon marché.
Il faut juste retenir que dans un pays où le Président socialiste Evo Morales a été réélu avec 64 % des suffrages exprimés (dixit Le monde diplo de Janvier Février édition chilienne), Santa Cruz, est la seule province qui demande depuis 4 ans la sécession avec la Bolivie au nom du droit souverain à l'autonomie (et accessoirement du droit de partager toutes ses richesses avec seulement elle-même).
Après ces considérations d'ordre vaguement politique, nous embarquons joyeusement à bord dudit "Tren de la Muerte". Pourquoi de la Mort, me demande-t-on de l'autre côté du fil. Eh bien il vous suffit de constater la difficulté que j'ai eu à tirer une photo de notre beau capitaine pour comprendre que ces 20 h de train pour parcourir 700 bornes par 30°C et 95% d'humidité est loin d'être une mince affaire. Il est vrai que basiquement, on vous demande peu d'efforts. Il vous suffit juste de rester vivant dans cette ambiance buccolique, chamarée et chaloupée qui fait le ravissement des amateurs qui confondent couleur locale et sous développement chronique du réseau ferré.
¨El Tren de la Muerte¨ (vous êtes déjà bilingues)Finalement à part un espace intersiège adapté à la taille réduite de la population (0u permettant d'optimiser le remplissage de la boîte à sardine, comme on voudra), ce voyage est plutôt tranquille. Les fenêtres non jointives du wagon apportent un agréable courant d'air et, aux escales en gare, on y sert des excellentes brochettes de poulet mariné.
A une moyenne frisant allègrement les 35 Km/h, ce train de la Muerte, permet à toute sorte de vendeurs ambulants de venir distribuer des brochettes de poulet mariné, fort appréciées par l'équipage. Une sorte de blague dit que si les toilettes sont occupés, il suffit d'aller à l'avant du train, de descendre en marche et de remonter une fois son besoin comblé lorsque l'arrière du train vous passe devant.En sortant du train, salut la Bolivie, nos rentrons au Brésil. Ici c'est le pantanal, une sorte de camargue tropicale qui regorge d'espèces rares et protégées.
Après un rapide changement de vêtement, l'équipage est près pour le Safari :
En avant mon brave Milou, le Maradjah de Rawashpoutalah nous attend !